L'Amstrad CPC 664 - premiers contacts

Amstrad CPC 664

Flashback

Passionné par le rétro-computing, il m’arrive souvent de regarder dans le rétro-viseur, et de constater que les années passent. En effet, c’est en 1985, grâce au Club Informatique du quartier, que je touchais à mon premier micro : L’Apple IIE. Je ne savais pas que cette activité culturelle et éducative – allait devenir une passion dévorante qui ne me quitterait plus jamais.

Avec l’Apple II, j’allais avoir mes premiers contacts avec les langages de programmation et autres algorithmes informatiques, puis quelques temps après, j’allais approfondir mes compétences informatiques naissantes avec un autre micro-ordinateur : l’Amstrad CPC 664. Il fût mon compagnon durant de longs mois et me permis de m’affirmer en programmation mais pas que ! Une révélation pour mon avenir.

AMSTRAD CPC 664

Occasion à saisir

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’opportunité d’acquérir des Amstrad CPC, avec les écrans, les joysticks et tout un lot de disquette. L’ensemble dans un état très correct. Alors, je n’ai pas hésité très longtemps pour acheter ces deux reliques 8 bits car j’étais trop heureux de retrouver des Amstrad CPC en état de fonctionnement. J’ai eu beaucoup de micro ordinateurs dans ma vie, mais le CPC fût celui avec lequel j’ai passé le plus de temps à jouer et surtout à programmer. Et avec le recul, même aujourd’hui, ce micro reste très attrayant, tant par sa logithèque riche et vaste, que par ses possibilités créatives.

L’Amstrad CPC 664

Premiers contacts

Le voilà, ce fameux micro-ordinateur Amstrad CPC 664 qui me permis d’apprendre la programmation… mais aussi de jouer de longues heures – parfois malgré moi ! Même si j’ai adoré l’Apple II, j’ai passé plus de temps sur le CPC. Comme je le disais, ce micro nous était prêté par le Club Informatique du quartier durant le weekend… puis durant les vacances… puis presque tout le temps ! Il me permis d’apprendre le Basic bien sûr, mais aussi le Turbo Pascal et de travailler sur bien des logiciels qui font sourire aujourd’hui. Ce fût aussi une machine de jeu qui occupait une grande partie de mes soirées. A l’époque tout était simple. Quand on a 16 ans, il suffit de se retrouver au Club ou dans les petits magasins de jeux vidéos, d’échanger les disquettes, de copier, de faire venir les copains pour de longues parties de jeux jusqu’à n’en plus finir. Ah, les années 80… que du bonheur.

Présentation du CPC

La gamme Amstrad CPC est créée en 1984, sous la Direction de Alan Michael Sugar, afin de proposer une série de micro-ordinateur simples à utiliser, abordables s’adressant ainsi à une clientèle très familiale. Le premier modèle de la gamme est le CPC 464. Il est équipé d’un lecteur de cassette, d’un écran couleur ou monochrome – au choix – et dispose d’une mémoire vive de 64ko. Ce fût un succès puisque ce modèle sera vendu à plus de 1 million d’exemplaires.

AMSTRAD CPC 664

Avis sur le CPC 664

Alors, personnellement c’est un modèle que je déteste. En effet, il impose à l’utilisation des temps de chargement infinis et d’incessantes erreurs de lecture cassette. C’est pour cela que ce modèle ne m’a jamais séduit.

Le second modèle fût le CPC 664 que j’affectionne particulièrement. Il embarque 64ko de RAM comme le CPC 464, mais cette fois, il est équipé d’un lecteur de disquette 3 pouces. Un vrai bonheur.

Même si en 1985, le choix du type de lecteur Matsushita est hasardeux – puisque non compatible avec le standard de lecteur de disquette 3 pouces ½ d’IBM – il permet cependant au CPC de disposer d’un stockage double face confortable de 356ko par disquette.

Lecteur disquette AMSTRAD CPC 664
 

Pour ma part, je trouve que ces disquettes sont bien plus pérennes et faciles à vivre que les classiques disquettes 3p ½ ou 5p ¼ d’IBM. Les disquettes CF-2 de marque MAXELL ou encore AMSOFT étaient fournies avec un étui plastique rigide garantissant une excellente protection des données dans le temps. C’est d’ailleurs pour cela, que ces supports de 1985 sont encore utilisables de nos jours – si fût-elles bien conservées dans leur étuis. UC CPC 664 avec lecteur de disquette en fonction

C’est en 1986, que le modèle haut de gamme 6128 apparaît avec 128ko de RAM et un design plus fin. Et finalement, en 1990, la production des Amstrad CPC s’arrête avec le CPC 6128 Plus. A l’époque AMSTRAD décida de s’orienter vers le marché du PC compatible, marché plus prometteur que le vieillissant CPC.

Le CPC fut très populaire. La marque AMSTRAD réussit à proposer son entrée de gamme CPC 464 au prix de 2990 frs – disons 3000 frs – un prix acceptable, sachant que pour référence, le SMIC à l’époque était de 4200 frs. Pourtant, de nombreuses familles ne pouvaient pas forcément se l’offrir, mais en comparaison avec le prix d’un Atari ST qui avoisinait les 9000 frs, ou encore de l’Amiga 1000 qui culminait à 16000 frs, l’offre était tout à fait raisonnable.

La marque AMSTRAD a su s’imposer en France avec un slogan très frenchy : “AMSTRAD, le mordant informatique” – slogans marketing – avec l’image d’un crocodile rieur – inventé par le PDG Amstrad France, Marion Vannier. Il parait que les Anglais n’ont pas aimé ce concept marketing qui a toutefois cartonné en France.

Architecture

Tous les modèles CPC sont équipés du processeur ZILOG, le mythique Z80 à 4Mhz ainsi que d’un chipset sonore permettant de décharger le Z80 des tâches audio.

Le CPC 664 et 6128 disposent d’un port manette DB9, d’1 slot pour lecteur de disquette externe, d’1 slot imprimante, d’1 slot d’extension système et une sortie audio jack pour le son. Les CPC disposent d’un clavier très agréable de type QUERTY ou AZERTY, avec un pavé numérique et de nombreuses touches de fonctions.

Pour le graphisme, le CPC est équipé d’un chipset Motorola et d’une puce spécifique Amstrad permettant ainsi de faire du full bitmap. Graphiquement, le CPC fait des merveilles et peut utiliser 3 modes graphiques pouvant aller de 2 à 16 couleurs parmi une palette de 27 teintes ; la résolution standard reste le 160×200 avec 16 couleurs, un mode très proche des bornes d’arcade de l’époque.

UC et lecteur disquette


Le Z80 est un processeur facile à programmer et très fiable. De nombreux éditeurs s’investiront dans le développement de logiciels divers et variés tels que le tableur MULTIPLAN, ou le gestionnaire de fichiers DBase. On trouvera aussi de nombreux langages de programmation tel que le Pascal, le Fortran, l’Assembler, tout en notant que chaque CPC disposait dans sa ROM de démarrage, du BASIC Locomotive AMSTRAD – un Basic très évolué qui permettait de créer facilement des petits jeux vidéos

D’ailleurs, le CPC n’est pas en reste sur le jeu vidéo. Sa ludothèque comptait jusqu’à 5000 titres. Avec du bon, même du très bon et du mauvais. 

Carte mère CPC 664

Démarrer avec le CPC

Pour utiliser le CPC, il faut brancher l’écran avec l’unique prise électrique, c’est très simple. Ensuite on veille à bien brancher les connectiques entre l’UC et l’écran ; car c’est l’écran qui fournit l’alimentation 12v et 5v nécessaire au CPC ! Alors pourquoi 2 entrées électriques 12v et 5v ? Simplement parce que le 5v alimente la carte mère et le 12v alimente le lecteur de disquette ou lecteur cassette. Ensuite, on oublie pas de brancher la vidéo avec le grosse prise DIN et on veille à allumer l’écran avant d’allumer le CPC. Si l’écran bleu estampillé du BASIC apparait alors ton Amstrad CPC est sensé fonctionner.

Pourquoi sensé fonctionner ? Car il ne suffit pas d’avoir l’écran Basic d’accueil, il faut pouvoir utiliser le lecteur cassette ou disquette. Car ils sont capricieux. Notamment, le lecteur de disquette qui peut avoir des problèmes. En effet, la grande maladie du lecteur de disquette CPC, c’est la courroie qui casse. Pas de lecteur de disquette, pas de jeux !!! Et puis un lecteur de disquette – ou cassette – ça s’use. C’est de la mécanique – il ne faut pas oublier de le nettoyer de temps à autre – d’ailleurs, vous avez certainement remarqué que nous avions tout nettoyer, intérieur et comme extérieur ; c’était pas du luxe !


Ecran couleur AMSTRAD

Lancer un jeu

Avant de lancer un jeu, il faut vérifier le contenu des disquettes. Pour lister le contenu d’une disquette, utilisez la commande CAT. Une fois les fichiers de démarrage repérés (binaires ou Basic), il est possible de lancer le programme, ou le jeu avec la commande RUN. Notez aussi que parfois, il existe un menu sur la disquette permettant de sélectionner plusieurs jeux, il suffit de taper : run "disk

Comme je vous l’avais signalé, je n’ai pas beaucoup de jeu. J’ai récupéré un certain nombre de disquette sur lesquelles j’ai retrouvé des titres comme :

  • ARKANOID
  • BOMB JACK
  • BOULDER DASH
  • IKARI2
  • HIGHWAY
  • TARGET RENEGADE
  • COMMANDO
  • GUNFRIGHT
  • STREET FIGHTER
  • 1943
  • AIRWOLF 2
  • STREET MACHINE
  • TENNIS 3D
  • FRUIT FRANCK
  • BUGGY 2
  • ASTRO ATTACK
  • ACE 2
  • TETRIS
  • ARMY MOVES 1 et 2
  • TORTUE NINJA
  • BATMAN
  • COBRA

et bien d’autres encore.

Regardez notre vidéo pour découvrir l’Amstrad CPC en détail ainsi qu’une présentation Gaming des jeux Boulder Dash, Arkanoid et Bomb Jack. C’est une toute petite sélection mais n’oubliez pas que nous sommes sur un micro 8 bits familial. Les jeux n’étaient pas égaux en qualité et en gameplay. Donc l’idée, c’est que vous ayez un aperçu du type de jeu que l’on pouvait trouver sur CPC même si ça ne représente pas le panel type et l’éventail complet des jeux CPC. Notez aussi que tous les jeux CPC se retrouvent facilement sur émulateur. J’utilise pour ma part, les émulateurs ARNOLD et RETRO VIRTUAL MACHINE 2 sur Mac – j’ai une préférence pour RVM2 car il est de très bonne qualité, très stable et pas besoin de module spécifique payant pour utiliser les gamepads.

Conclusion

Après cet achat coup coeur et nostalgique, j’ai passé de nombreuses heures à me remettre sur le CPC. Et mon sentiment sur ces micro-ordinateurs est mitigé. Même si le plaisir du rétro-computing reste intacte, le CPC a gardé ses défauts. Il sont nombreux. D’une part, ces micro-ordinateurs sont fragiles. En effet, le lecteur de disquette a du mal à passer les années et j’ai dû remplacer un premier lecteur sur le 664. D’autre part, il faut absolument disposer d’un joystick pour pouvoir jouer dans de bonnes conditions. Sinon c’est l’enfer. Là encore, il faut en trouver. Et puis surtout, l’Amstrad CPC dispose d’une ludothèque inégale en qualité graphique et en gameplay. De nombreux jeux ont vraiment mal vieillis…

Mais ne boudons pas notre plaisir. Je suis très heureux d’avoir retrouvé ces deux CPC avec leurs accessoires de surcroit, en très bon état – même si un grand nettoyage a été nécessaire. Beaucoup de plaisir à se retrouver à faire du Basic. Beaucoup de plaisir à jouer aux Hits 8 bits de l’époque. Et le partager avec la jeune génération – mes fils – c’est tout simplement rafraichissant.

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