Nostalgique introspection du Next Cube

Portrait nostalgique

En m’appuyant sur des articles de «Science et vie micro» de 1989, voici le portrait de cette ordinateur extraordinaire – le mythique Next Cube – que j’ai possédé il y a quelques temps et découvert 27 ans après sa mise sur le marché.

Nostalgique introspection du Next Cube

La version finale du Cube, première station de Next, fut présentée en septembre 1989, un an après son annonce officielle en 1988. C’est Réalsoft, supermarché de la micro à Vélizy (Paris), avec la SSII Qualigraf spécialisée dans le monde UNIX, qui se sont associés à Next pour distribuer l’ordinateur de Steve Jobs ; une mesure d’attente avant la création de Next France…

A l’époque la machine était proposée à 77950 frs HT (11883€ de nos jours) et nombre d’entre nous rêvaient de la posséder ; les prix évidemment sont difficilement comparables au marché actuel, au vue de l’évolution de l’informatique des ces dernières années.

Aux États-Unis, c’est Next qui s’occupait de distribuer en direct les machines auprès des universités, alors que Businessland se chargeait du marché des entreprises et des particuliers. Canon se charge quant à lui de distribuer le produit en Asie. L’Europe est un marché secondaire pour Steve Jobs ; pourtant, l’Europe montre dès le départ un fort intérêt pour cet ordinateur.

Next Cube

Portrait nostalgique

En m’appuyant sur des articles de «Science et vie micro» de 1989, voici le portrait de cette ordinateur extraordinaire – le mythique Next Cube – que j’ai possédé il y a quelques temps et découvert 27 ans après sa mise sur le marché.

Nostalgique introspection du Next Cube

La version finale du Cube, première station de Next, fut présentée en septembre 1989, un an après son annonce officielle en 1988. C’est Réalsoft, supermarché de la micro à Vélizy (Paris), avec la SSII Qualigraf spécialisée dans le monde UNIX, qui se sont associés à Next pour distribuer l’ordinateur de Steve Jobs ; une mesure d’attente avant la création de Next France…
A l’époque la machine était proposée à 77950 frs HT (11883€ de nos jours) et nombre d’entre nous rêvaient de la posséder ; les prix évidemment sont difficilement comparables au marché actuel, au vue de l’évolution de l’informatique des ces dernières années.

Aux États-Unis, c’est Next qui s’occupait de distribuer en direct les machines auprès des universités, alors que Businessland se chargeait du marché des entreprises et des particuliers. Canon se charge quant à lui de distribuer le produit en Asie. L’Europe est un marché secondaire pour Steve Jobs ; pourtant, l’Europe montre dès le départ un fort intérêt pour cet ordinateur.

Next, la société de Steve Jobs passait un accord en octobre 1988 avec Canon, le constructeur japonais, qui allait devenir le distributeur exclusif en Asie en investissant 100 millions de dollars. Dans le même temps, une station de travail allait être présentée au public comme étant un ordinateur unique destiné aux universités et aux entreprises. Mais en fait, Next visait le marché du micro-ordinateur et des stations de travail pour concurrencer les compatibles PC ainsi que les grands constructeurs comme DEC, Sun et HP. Toutefois et sans conteste, le Next Cube allait se positionner sur le marché du micro-ordinateur et faire concurrence à APPLE. Voici une présentation de cet ordinateur innovant qui allait changer les méthodes d’utilisation de l’informatique comme en son temps, l’avait fait le Macintosh.

Le Next Cube et ses périphériques

Pourquoi le Next intéresse dès sa sortie sur le marché mondial ? Et bien parce que le prix est attractif à configuration égale avec un Macintosh. Mais surtout parce que c’est un système UNIX. La version de base avec un écran 17’’ monochrome est proposée à 77950 frs HT avec 8mo de RAM, un disque dur de 40mo et un lecteur optique de 256mo. Deux autres versions plus musclées sont aussi au catalogue avec des disques plus conséquents de 330mo et 660mo, respectivement vendues aux prix de 107800 frs et 132450 frs HT.

Une imprimante laser N&B Next Printer de 8 pages/minutes et 400dpi était aussi au catalogue à 29950 frs HT ainsi que d’autres périphériques tels que des extensions mémoires de 4mo (22844 frs HT), un microphone digital (4690 frs HT) ou encore des disques optiques vierges (985 frs HT pièce).
Configuration : Voici la comparaison que nous pouvions faire avec un Macintosh IIci ; les prix sont en HT :

NEXT, 68030 à 25mhz: 8mo RAM, 40mo DD, Disque optique 256mo, écran 17’’ 1120×832 4 niveaux de gris : 77950 frs (11883,37€)

MAC IIci, 68030 à 25mhz: 8mo RAM, 80mo DD, écran 21’’ 1152×870 (ajouter 13900 frs), carte graphique 4 niveaux de gris (ajouter 4000 frs HT) : 94700 frs (14436,88€)

Regardez bien les prix, c’est délirant en comparaison de 2016… 14500€ un Mac ?!!!

L’UC Next Cube

La machine naissante, l’offre logicielle n’était pas encore étoffée. Pourtant le Cube était livré avec un grand nombre d’applications, un atout incontestable lors de son achat. Le système d’exploitation Mach (noyau) était complété par l’indispensable NextStep, l’interface graphique Postscript Display. L’OS intégrait TCP-IP, le gestionnaire de réseau SUN NFS et un grands nombre d’utilitaires UNIX très utiles tels un émulateur VT100, un compilateur-debugger C GNU, un pré-compilateur Objective C (Next), un assembler pour le DSP56001 et des bibliothèques d’objets permettant de gérer le son MIDI. Les logiciels Allegro Common LISP, Langage Franz, SQL server Sybase (bases de données), Write Now (traitement de texte), Mathematica (application mathématique), Digital librarian (indexation et recherche documentaire), le dictionnaire Webster ainsi qu’un gestionnaire de messagerie Mail étaient livrés en standard.

Next Cube


Cet ordinateur inter-personnel (dixit : Steve Jobs) conçut pour communiquer avec l’environnement micro et gros système, disposait d’une carte mère qui rassemblait toute l’électronique et qui venait s’enficher dans l’un des 4 connecteurs Nextbus au format EuroDin 96 broches. Le Next Cube avait un design que nul autre ordinateur ne pouvait concurrencer ; esthétiquement beau, ce cube en magnésium de 30cms de coté était équipé d’une alimentation de 300w et embarquait un lecteur optique magnétique réinscriptible de 256mo. Ce lecteur Canon offrait des temps d’accès de 90ms, franchement pas très rapide et malheureusement peu fiable ; en revanche, les disques durs de 330mo ou 660mo affichaient des performances correctes pour l’époque allant respectivement de 14 et 18ms.

Le Next Cube était équipé d’un processeur MOTOROLA 68030 cadencé à 25mhz, d’un coprocesseur mathématique MOTOROLA 68882 et d’un processeur MOTOROLA de signal DSP-56001 à 20mhz. L’ordinateur intégrait une prise Ethernet coaxiale 10mb pour le réseau, 2 ports série, un connecteur DSP56001 ainsi qu’un port SCSI 50 broches ; Le processeur de signal permettait le traitement numérique en temps réel, délivrant une puissance de 10 millions d’instructions par secondes ; idéal pour émuler un synthétiseur musical ou pour manipuler de grands tableaux de nombres. L’interface d’affichage graphique était dotée du Display Postscript d’ADOBE et permettait d’afficher 4 niveaux de gris sur un écran 17’’ d’une très grande qualité.

Processeur Next Cube


Clavier Next

Le Next Cube était connecté à un clavier compact de 84 touches dont 5 touches fonctionnelles telles que l’allumage ou l’extinction ; le réglage de la luminosité et du son.
Tous les périphériques se montaient en bus (en chaine) ; l’UC de 10kg était reliée à l’alimentation, l’écran de 23kg au Cube, le clavier à l’écran, la souris au clavier ; ceci limitant les câbles et permettant de déporter l’UC pour avoir un plan de travail spacieux ; l’ensemble était d’une finition impeccable et la cohérence matériel/logiciel en faisait un ordinateur très fonctionnel puisque cette station de travail avait été conçut pour que les néophytes puissent utiliser UNIX très simplement sans connaissance d’un quelconque langage de commande.

Clavier Next Cube


UNIX simple

Le Cube était la première station de travail UNIX qui favorisait la simplicité d’utilisation tout en offrant la puissance d’un système multitâche. Le système d’exploitation Mach, développé par l’université de Carnergie Mellon n’était pas un UNIX pur mais se rapprochait de BSD 4.3 ; Le système d’exploitation du Next reposait sur la volonté d’un développement orienté objet et toute l’offre logiciel s’appuyait sur la norme de programmation respectant cette philosophie.

Le démarrage était simplifié au maximum ; dès le lancement du Next, une fenêtre de login s’affichait pour entrer son nom d’utilisateur et son mot de passe ; une fois validés, le dock apparaissait. Le dock était une colonne de 12 icones qui symbolisait les applications et utilitaires préinstallés ; pas de distinction entre les applications et les accessoires du bureau. Une icône NEXT en haut du dock, permettait de lancer le Workspace Manager (gestionnaire de fichier) similaire au finder du Macintosh ; en bas du dock, un trou noir symbolisait la poubelle et s’animait lorsqu’un fichier était détruit ; les programmes étaient lancés par un simple clic sur l’icône. 3 petits points de suspension pouvaient apparaitre sur les icônes pour signaler leur chargement en mémoire ; idée de Steve Jobs.

Omniweb

Les menus étaient détachables et cette option permettait de disposer sous la main des options couramment utilisées sans avoir à repasser sur les menus ou sous-menus. Les raccourcis claviers étaient aussi existants facilitant les appels aux fonctions ; les structures de fenêtres du Next sont complètement standardisées. Leurs déplacements étaient complets ; fini les contours fantômes que l’on bougeait à l’endroit désiré ; cette option n’étonne plus à ce jour. La structure générale d’une fenêtre comportait ascenseurs, boutons d’agrandissement, de réduction et de fermeture, barre de titre pour déplacer ; la mise en réduction transformait la fenêtre en icône.

Une icône indiquait en permanence la date et l’heure et autorisait le chargement du programme préférences ; comme pour le tableau de bord du Macintosh. On y retrouvait toutes les fonctions nécessaires aux réglages du bureau telle la gestion des mots de passe ainsi que les boots de démarrage (disques durs externes, disques magnétiques) ; options que l’on retrouvent dans MAC OS X.

Workspace Next

Le gestionnaire de fichiers, ou « Workspace Manager » était innovant et puisant car jamais vu. La notion de volume physique MSDOS était inexistante puisque le système était un UNIX ; en effet, sous UNIX, tous les fichiers sont rassemblés autour de répertoire et sous-répertoire dont l’unique /. La recherche de fichiers se faisait grâce au browser (navigateur) qui se présentait sous la forme d’une fenêtre à meneaux (découpage en zones) ; dans chacune des zones, on trouvait la liste des sous-répertoires de même niveau ; ainsi l’on pouvait circuler dans les dimensions horizontale et verticale de la structure de fichier. Plusieurs fenêtres du browser pouvaient être ouvertes simultanément. Le concept était révolutionnaire et sera adopté plus tard par un grand nombre de systèmes.

Une machine orientée réseau TCP/IP

Le Next Cube était avant tout une station de travail et fonctionnait dès l’origine en réseau. Les Next pouvaient être connectés simplement, via TCP-IP, une machine pouvait être aisément transformée en serveur pour partager un espace disque ou une imprimante. Cet ordinateur respectait la norme NFS et dialoguait naturellement avec les stations Sparc de Sun Microsystems. Autre atout important du Next était son système de courrier électronique basé sur l’outil mail d’UNIX. Et notons que par la suite, le serveur Internet WEB fut développé sur l’architecture Next.


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